L’évolution du profil des naissances et la théorie du grand remplacement

La théorie du grand remplacement, d’après laquelle les Français d’origine européenne sont voués à devenir une minorité en France en raison de l’immigration de masse, reste un tabou. Les médias présentent systématiquement cette théorie comme un fantasme d’extrême-droite et l’attaquent régulièrement à grands renforts de sophismes. C’est d’autant plus frappant que, à moins de rejeter les lois de l’arithmétique ou d’ignorer les données démographiques, il est tout à fait impossible de nier que, si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, la proportion de gens d’origine extra-européenne en France va augmenter sans discontinuer jusqu’à ce que les Français d’origine européenne deviennent une minorité. Je peux admettre que l’on pense que ce n’est pas un problème, même si personnellement il me paraît évident que c’en est un, mais pas qu’on prétende que c’est un fantasme. Je compte y consacrer un article détaillé quand j’aurai plus de temps, mais en attendant, je voulais rapidement commenter des chiffres de l’INSEE dont j’ai récemment pris connaissance sur Twitter et qui sont assez parlants.

Voici d’abord un graphique qui décompose les naissances selon la nationalité des parents en 2016.On voit que, en 2016, plus d’un quart des nouveau-nés avaient au moins un parent de nationalité étrangère hors Union Européenne à 28.

Les chiffres de 2016 ont déjà été abondamment commentés sur les sites de droite, notamment sur Fdesouche, mais il est également intéressant de s’intéresser à l’évolution du profil des naissances. J’ai donc créé un graphique à partir des données de l’INSEE, qui commencent en 1998.Il est assez frappant de constater que la proportion des nouveau-nés dont au moins l’un des parents est de nationalité étrangère hors Union Européenne est passée de 11,5% en 1998 à 20.5% en 2016. Pendant la même période, celle des nouveau-nés dont les deux parents sont français est passée de 85,4% à 76%, tandis que la proportion des naissances dont au moins un parent est de nationalité étrangère mais pas hors de l’Union Européenne est passée de 3,1% à 3,5%.

En guise de conclusion, je voudrais prévenir une erreur d’interprétation, que beaucoup de gens risquent de commettre. Étant donné la vitesse avec laquelle la proportion des nouveau-nés dont au moins un parent est de nationalité étrangère hors Union Européenne au augmenté depuis 1998, on pourrait s’attendre à ce qu’ils deviennent assez rapidement majoritaires, mais c’est très improbable. Il est très probable que, même si l’immigration en provenance de pays hors de l’Union Européenne se poursuit au même rythme, la croissance de la proportion des nouveau-nés dont au moins un parent est de nationalité étrangère hors Union Européenne ralentisse et cela pour deux raisons qui ont été très bien expliquées sur un site pro-immigration. (Il y a beaucoup de choses dans cet article avec lesquelles je suis en désaccord, mais l’auteur a raison sur ce point.) Plus exactement, cet article explique pourquoi la croissance de la proportion d’immigrés dans la population ralentit même si l’immigration se poursuit indéfiniment, mais le mécanisme est le même.

D’abord, à mesure que le temps passe, les immigrés arrivés en premier vieillissent et finissent par atteindre un âge auquel ils n’ont plus d’enfants. Après un certain temps, même si de nouveaux immigrés continuent à arriver et font des enfants sur le territoire français, ils ne font que remplacer les immigrés des vagues précédentes, devenus trop vieux pour faire des enfants. Cela signifie que, à compter de ce moment, la croissance de la proportion de nouveau-nés dont au moins un parent est né hors de l’Union Européenne ralentit, car les naissances issues des immigrés qui sont arrivés récemment et ont commencé à avoir des enfants ne font que remplacer les naissances issues des immigrés qui sont arrivés il y a plus longtemps et qui ont cessé de faire des enfants. D’autre part, les enfants des immigrés qui sont arrivés il y a longtemps vont commencer à avoir des enfants, qui viendront augmenter le nombre des nouveau-nés dont aucun des parents n’est de nationalité étrangère hors Union Européenne, puisque bien que descendants d’immigrés, leurs parents sont français puisque nés en France.

Ainsi, s’il est vrai que la proportion de nouveau-nés dont au moins un parent est de nationalité étrangère hors Union Européenne devrait augmenter moins rapidement et plus ou moins se stabiliser après un certain temps, du moins si le taux d’immigration n’augmente pas, ce n’est pas parce que le « grand remplacement » se sera arrêté, mais au contraire parce qu’il aura déjà produit beaucoup de ses effets. En effet, au moment où cette stabilisation interviendra, la proportion des gens sur le territoire français étant nés en France mais d’origine extra-européenne sera devenue beaucoup plus importante qu’aujourd’hui. Il est important d’expliquer cela parce que vous pouvez être certains que, lorsque la proportion des nouveau-nés dont au moins un parent est de nationalité étrangère hors Union Européenne commencera à se stabiliser, il se trouvera des escrocs comme Hervé Le Bras ou François Héran pour expliquer que cela démontre l’inanité de la théorie du grand remplacement, alors qu’en réalité ce sera exactement l’inverse.

MISE À JOUR : Dans la mesure où quelqu’un né à l’étranger peut avoir acquis la nationalité française, j’ai fait la même chose avec le pays de naissance des parents au lieu de leur nationalité. Voici d’abord un graphique qui décompose les naissances en 2016 selon le lieu de naissance des parents.Ainsi qu’un autre qui montre l’évolution du profil des naissances selon le lieu de naissance des parents entre 1998 et 2016.

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